Le chemin de fer suit le progrès à travers le développement et l’utilisation de la mécanique. Si les travaux d’entretien courants de la voie imposent des limites plus étroites à la mécanisation, il en est tout autrement des travaux de renouvellement qui aujourd’hui sont mécanisés. La mécanisation des chantiers de voie a apporté de gros avantages dans la rapidité d’exécution du travail, dans le domaine de la sécurité et de la qualité du travail. Les travaux d’épuration du ballast sont absolument nécessaires pour l’évacuation des eaux de pluie, et la conservation de la bonne tenue de la voie. Il perd de sa qualité par le dépôt des scories des foyers de locomotives à vapeur ainsi que par les poussières du contenu des wagons, le frottement des pierres entre elles, la végétation et la remontée d’argile de la plateforme. Des machines performantes sont développées pour enlever et cribler le ballast pollué. Ainsi apparaissent les dégarnisseuses des Sociétés Drouard, Schweitzer et le train dégarnisseur SECO. Chacune effectue le même travail d’épuration du ballast mais par des techniques et des procédés distincts. Le ballast est extrait de la voie pour être nettoyé et ensuite réinjecté épuré, tandis que les détritus sont évacués. La voie n’échappe pas à l’usure du temps et doit être parfois renouvelée complètement. Une fois les panneaux de voie constitués sur le chantier de préparation, le ballast reçoit la voie neuve. Tandis que le chantier de dépose avance, le chantier de pose comble le vide. Il en va de même pour la constitution de voie en traverses de béton dans les emprises d’une gare de province, Montaigu. Elles suivent le même processus d’assemblage qu’avec les traverses en bois, la tirefonneuse faisant son office avec la même dextérité. Ici aussi, plusieurs systèmes ont fait leurs preuves dans le domaine de la dépose et de la pose de la voie. Les unes utilisent des portiques sur des rails qui servent de chemins de roulement et approvisionnent des panneaux de voie neuve. Les autres mettent en œuvre des panneaux de voie montés sur un chantier fixe et transporté à pied d’œuvre sur des wagons spécialisés. À noter la « poutre Drouard » qui a fait ses preuves dans le domaine de la pose de voie nouvelle. Un chariot se déplace sur toute la longueur de la machine et saisit avec des griffes un panneau de voie d’un côté pour l’emporter de l’autre côté et le déposer sur le ballast nu. Cette machine est autonome grâce à un moteur Diesel. Des wagons de la Société Talbot spécialisés dans le transport de ballast ont vu le jour avec la mécanisation du renouvellement de voie et ballast. La commande des vannes manœuvrée par un levier simple a laissé la place à des commandes pneumatiques. Il ne faut pas oublier un engin modeste par sa taille mais néanmoins nécessaire et efficace par son rendement : la bourreuse automatique de la Société MATISA. Elle agit à l’aide de pioches métalliques vibrantes, les bourroirs, afin d’assurer un compactage du ballast sous la voie et une stabilité de celle-ci après les travaux de renouvellement. La voie neuve succède ainsi à son aînée pour de longues années, au profit de milliers de convois qui l’emprunteront en toute sécurité.

SARDO MEDIATHEQUE SNCF

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